Nous avons tous déjà entendu cette phrase sans forcément prendre le temps d’y réfléchir …
La mode est-elle vraiment telle une roue qui tourne à l’infini pour nous proposer et nous re-proposer régulièrement les mêmes tendances et les mêmes modèles ?
La mode est par définition éphémère, si elle était pérenne elle n’existerait plus.
Les créateurs de mode donnent vie à 2 collections par an, minimum. Aussi inspirés soient-ils par l’air du temps, ils aiment à piocher des idées dans ce qui a déjà été fait. En matière de mode comme dans de nombreux domaines, les artistes innovent en s’inspirant de ce qui existe déjà.
Et lorsqu’ils sont tenus d’inventer et de réinventer à un rythme soutenu, la créativité totale trouve forcément ses limites…
Dans le domaine du prêt-à-porter qui suit les tendances initiées par les créateurs, le phénomène est amplifié. La fast fashion nécessite d’alimenter sans cesse les vitrines avec de nouveaux modèles pour stimuler les achats des clients.
C’est ainsi que des pièces iconiques des années 1960 et 1970 (La mini-jupe et le pantalon à pattes d’éléphant par exemple) font régulièrement leur retour à la une des magazines féminins. Et on aime ça, car telle la madeleine de Proust, certains vêtements véhiculent des valeurs et nous rappellent des modes de vie liés à l’insouciance de notre jeunesse.
La vague hippie des années 1970 est synonyme du vent de liberté et de légèreté qui soufflait alors sur les jeunes générations.
Les couleurs fluos, les épaulettes XXL et les sweat-shirts à damier forment le parfait cliché des tenues vestimentaires de la jeunesse des années 1990.
Le blog partnouveau.com de Lilah Ramzi illustre joliment en images ce phénomène d’éternel retour des tendances. Elle poste face à face des photos de mode de différentes années présentant de très nombreuses similitudes voire même presque identiques.
La mode n’est autre que le reflet de la société et de la construction des apparences au fil des époques. Nos modes de vie évoluent en permanence et nos façons de nous vêtir avec.
Il y a seulement une vingtaine d’années, l’homme d’affaires portait inéluctablement un costume, une cravate et des chaussures de ville. Aujourd’hui, il peut rendre visite à ses clients vêtu d’un polo et d’un pantalon en toile sans pour autant faire “mauvaise impression”.
À cette même époque, la tenue de soirée d’une femme nécessitait forcément une robe longue et des talons hauts. Elle peut aujourd’hui être très élégante en pantalon et baskets.
Si les codes ne sont plus les mêmes, ils sont moins formels et tendent vers plus de confort et moins de contraintes.
Le monde de la mode a bien été obligé de se transformer pour s’adapter aux nouvelles tendances de consommation.
• Si certains vêtements actuels rappellent les formes et les coupes de ceux des décennies précédentes, les matières peuvent être différentes. Le bon sens écologique et le respect de l’environnement ont parfois su prendre le dessus !
Ainsi les manteaux en vraie fourrure, synonymes de réussite et de luxe au sortir de la seconde guerre mondiale, sont aujourd’hui bannis du paysage mode. Ils continuent d’exister mais confectionnés en fausse fourrure, qui ne provient évidemment pas d’un animal.
• Nous assistons à un retour du vêtement unique personnalisé. Cette tendance forte ne touche d’ailleurs pas que le secteur de l’habillement, aujourd’hui on “personnalise tout” (consultez l’article de notre blog consacré à ce phénomène)
Jusqu’aux années 1960, on allait chez le tailleur pour faire fabriquer sur-mesure sa robe ou son costume.
Dans ce même esprit d’ultra-personnalisation, l’impression numérique sur textile offre aujourd’hui à chacun la possibilité de porter une tenue 100% unique.
Ce mode numérique permet d’imprimer du textile et du tissu, avec les motifs et coloris de son choix, qui s’amortit sans nécessiter une production en grandes séries. Aujourd’hui, on imprime sur du textile comme on imprime sur du papier, ou presque ! Chez Macap, c’est cette même technique que nous utilisons pour fabriquer les drapeaux et autres voiles publicitaires.
(consultez l’article de notre blog consacré à l’évolution de l’impression )
Un client particulier peut aujourd’hui commander sur internet, un t-shirt brandé du message de son choix.
Un créateur de mode peut également proposer facilement plusieurs variantes de modèles dans une même collection.
Le champ des possibles est ainsi grand ouvert, tant dans l’univers des professionnels qu’auprès du grand public. Il le sera plus encore avec la démocratisation de l’imprimante 3D.
• Aujourd’hui également, de plus en plus de consommateurs inspectent scrupuleusement ce qu’ils achètent. Ils veulent consommer moins mais mieux. Ils sont plus regardants sur l’origine du modèle et sa composition (consultez notre article dédié à la fabrication française) . C’est pour ne pas passer à côté de cette nouvelle demande que les géants de la mode ont dû s’adapter en proposant désormais une ligne de vêtements plus “consciencieuse”.
• Autre changement notoire, les générations Y et Z sont des fervents consommateurs de vêtements de seconde main. Elles utilisent des sites comme Vinted pour vendre leurs tenues d’occasion et en acheter à d’autres. Là aussi, les gros faiseurs du prêt-à -porter suivent de près cette tendance et, pour ne pas qu’elle leur échappe totalement, créent à leur tour, des plates-formes de vente de vêtements de seconde main (Zalando, Kiabi etc…).
• D’autres nouvelles manières de s’habiller émergent avec des sites de location tels Panoply ou Le Closet qui proposent des formules d’abonnement à durée variable pour vêtements et accessoires.
On peut penser que l’émergence de ces modes de consommation va ralentir la course effrénée à la nouveauté pour laisser la place à plusieurs tendances, de plusieurs époques, qui cohabitent naturellement.
Et si finalement c’était ça la nouvelle mode ?