Sur notre parcours du drapeau dans l’art, après le drapeau et la haute couture, le drapeau et la peinture, le drapeau dans la chanson, aujourd’hui, nous parlons sculpture.
Cet art a le pouvoir de capturer et de cristalliser des moments, des idées et des symboles. Parmi ces symboles, le drapeau occupe une place particulière. Souvent sculpté dans la matière, le drapeau peut également être pensé par l’artiste comme un élément complémentaire de l’œuvre. Certaines sculptures sont ainsi conçues pour porter un drapeau dans sa version la plus traditionnelle, c’est-à-dire en tissu.
Le drapeau représente parfois des idéaux, des nations ou des histoires. Tout comme nous l’avons fait dans le monde de la littérature, de la peinture ou de la chanson, explorons comment différents sculpteurs ont choisi le drapeau pour donner forme à des idées et des sentiments.
En route pour une balade non exhaustive autour du monde des sculptures à drapeaux.
À Paris en France, « La Marseillaise » par François Rude (1833-1836).
Cette œuvre appartient au haut-relief du “Départ des volontaires de 1792”. Sculptée par François Rude entre 1833 et 1836 sur la façade est du pied-droit nord de l’arc de triomphe de l’Étoile, elle s’est imposée comme un symbole fort de la France républicaine. Cette sculpture dynamique représente la figure de la Liberté menant le peuple français, avec des drapeaux en mouvement qui incarnent l’esprit révolutionnaire de l’époque.
À Arlington en Virginie (USA), « Iwo Jima Memorial » par Felix de Weldon (1954).
Le United States Marine Corps War Memorial également dénommé “Iwo Jima Memorial” est une sculpture emblématique, basée sur la photographie de Joe Rosenthal. Elle représente six soldats américains hissant le drapeau américain sur l’île d’Iwo Jima pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est un symbole puissant de courage, de sacrifice et de victoire. Il est dédié à tous les Marines qui ont donné leur vie pour la défense des États-Unis depuis 1775.
À Bruges en Belgique, les statues de Pieter de Coninck et Jan Breydel par Paul De Vigne et fondues par la Compagnie des Bronzes (1887).
Jan Breydel et Pieter de Coninck sont souvent présentés comme des héros patriotiques en Belgique en raison de leur passion pour l’identité flamande. Ils ont dirigé les Matines de Bruges en 1302, un massacre éliminant plus de 1000 partisans du Roi de France. Ils étaient tous deux présents à la bataille des Éperons d’or, lorsqu’une armée flamande de fortune alliée à de petits nobles flamands et namurois ont vaincu l’armée française sous le commandement de Robert II d’Artois.
À Saint-Etienne-à-Arnes en France dans les Ardennes, le soldat au drapeau, sculpteur inconnu (1923).
Occupé comme la totalité du département des Ardennes pendant la Grande Guerre, le village de Saint-Etienne-à-Arnes sera libéré en octobre 1918. La particularité de ce monument est sa plaque émaillée située sous la croix de guerre sculptée et comportant les noms des enfants du pays morts pour la France.
Cette sculpture de série, faite ici de pierre reconstituée, se trouvait sur le catalogue des « Marbreries Générales de Paris ».
À Edimbourg en Ecosse, la Mercat Cross (1882).
Dans la plupart des villes d’Ecosse se trouve une croix du marché (Mercat Cross) qui, à sa création, signalait le lieu du marché principal.
À Edimbourg, cette structure octogonale surmontée d’une licorne, l’animal mythologique par excellence de l’Ecosse, était aussi un lieu duquel on faisait les annonces publiques et où avaient lieu dans certains cas les exécutions publiques.
L’histoire de la Mercat Cross d’Édimbourg est complexe. Elle est mentionnée pour la première fois dans une charte de 1365, elle a été reconstruite en 1617, démolie en 1756, certaines parties ont été récupérées en 1866. En 2018, d’importants travaux de conservation ont été effectués.
En France à Paris, sur place des Pyramides et ailleurs dans le monde, la statue de Jeanne d’Arc par Emmanuel Frémiet (1874).
Cette statue équestre représente Jeanne d’Arc tête nue en armure chevauchant un puissant cheval. Elle tient les rênes de sa main gauche et brandit un étendard avec sa main droite. Emmanuel Frémiet reçoit la commande de la sculpture en 1872, la première version parisienne installée Place des Pyramides date de 1874, elle est en bronze doré.
Aujourd’hui des exemplaires de cette statue existent aussi à Melbourne en Australie, à la Nouvelle-Orléans, Portland et Philadelphie aux États-Unis, mais aussi à Castres, Compiègne, Lille, Nancy et Saint Etienne.
